Mon premier feutrage

Ça y est , je l’ai fait ! Depuis le temps que j’avais ça en projet…

Pas le temps, pas d’idées, et un peu d’appréhension à l’idée de mettre un tricot dans la machine sur un programme à 90°, je dois l’avouer. Et ma mésaventure de la lessive INVOLONTAIREMENT feutrée n’a pas arrangé les choses…

Mais voilà, je me suis lancée à l’occasion d’un cadeau de Noël. J’ai donc réalisé ce sac en laine feutrée et je suis assez contente du résultat.

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Retour sur le processus :

D’abord, choisir une laine qui feutre. C’est l’évidence me direz-vous, encore faut-il lire les étiquettes. L’acrylique ne feutre pas, par exemple et certaines laines sont traitées antifeutrage, il est donc inutile de vous acharner.

J’ai chois la Cascade Yarns qui a une bonne réputation de feutrage. Qui plus est, c’est une belle laine,  les coloris sont sympathiques et j’en avais, ce qui me permet en plus de déstocker. Ce sac est d’ailleurs ma dernière réalisation « déstockage 2016 »; j’ai gagné mon défi ! Que je vais me relancer pour 2017…

Ensuite choisir le motif, le feutre uni étant assez tristounet. Il faut un « gros » motif bien visible car le feutrage fait pâlir les couleurs et resserre tellement les fibres que les petits motifs sont invisibles. Pas la peine donc de vous fatiguer à faire un dessin très fin…

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Pour un premier test, j’ai joué la sécurité, des couleurs qui tranchent et un motif à deux couleurs seulement. Je prévoyais d’utiliser deux écheveaux, mais la matière première a manqué, j’ai donc fait un sac en deux parties avec quatre couleurs : jaune et vert puis marron et écru.

Ensuite, calculer les proportions du tricot avant feutrage. C’est là que les choses se compliquent un peu et qu’il faut accepter une part d’incertitude, le résultat n’est pas garanti.

Le feutrage a des effets différents sur la largeur et sur la longueur du tricot : il diminue d’environ 45% sur la hauteur et de 25% sur la largeur. À vos calculettes pour définir la longueur et la largeur avant feutrage de l’objet à partir du résultat que vous souhaitez obtenir. En fait une équation à une inconnue ; mais je suis contente que les maths du collège me servent encore…

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S’agissant d’un sac rond, il a fallu calculer aussi la circonférence du fond et là je dis merci à Amonbofis qui m’a calculé ça en 3 secondes, parce que mes souvenirs de collège n’allaient pas jusque là. Mais je m’en souviendrai pour la prochaine fois !

Et ensuite, c’est du classique, on monte le nombre de mailles qu’il faut et en avant ! Ah, j’oubliais, il faut tricoter avec des aiguilles beaucoup plus grosses que celles requises pour la laine choisie, car plus le tricot est lâche, mieux il feutre. Ainsi pour la Cascade Yarns qui se tricote avec du 4 ou 4.5, j’ai pris une aiguille circulaire n°8 et des aiguilles double pointe du même numéro pour le fond.

En l’occurrence pour ce sac, 161m à tricoter sur 64 cm de haut en aiguille circulaire n°8 pour obtenir grosso modo un sac de 25cm de diamètre par 35cm de haut.

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Je dois reconnaître que ce n’est pas très folichon à tricoter, c’est mou, ça ne ressemble à rien, et pour le motif en jacquard, il faut quand même tendre un peu le fil derrière mais pas trop… Mais l’essentiel c’est le résultat.

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Et tout ça pour que ce soit finalement la machine à laver qui décide, il faut quand même le savoir… Et la mienne a été sympa cette fois !

Une fois sorti de la machine, j’ai fait sécher le sac en le mettant en forme avec… des bouteilles ! Ce qui lui donne une forme un peu bosselée sur l’image, mais ça s’arrange ensuite..

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Et pour les finitions : un tissu pour fermer le haut du sac, un cordon pour fermer et une poignée en tissu.

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Quelques critiques constructives quand même après ce premier essai : j’aurai souhaité une circonférence plus grande, le sac est un peu trop tubulaire à mon goût (le diamètre n’est que de 22cm au lieu des 25 prévus alors que j’ai bien 35cm de haut comme prévu) et le motif ressort mieux en blanc sur marron qu’en vert sur jaune. Donc, attention au calcul des proportions (mais n’oublions pas le côté aléatoire du passage en machine à laver) et au choix des couleurs.

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Et comme c’est vous et que je suis sympa, voici un petit aide-mémoire pour le feutrage:
De la laine qui feutre

Un motif simple et large avec des couleurs qui tranchent

Un numéro d’aiguilles beaucoup plus gros , le tricot doit être lâche

Des proportions bien calculées qui prennent en comptent le rétrécissement du feutrage (environ 45% dans la hauteur, 25% dans la largeur)

Un lavage en machine à 90°. Comme je n’avais que cette pièce à feutrer, j’ai mis deux grandes serviettes de bain avec, pour éviter les secousses à l’essorage

De la patience pour attendre ce qui va sortir de la machine..

Et après, vous pouvez coudre dessus, customiser, couper…

C’est sûr, je vais en refaire !

Musée des horreurs

Tout était fini. La petite brassière Sprinckle en Koigu, la salopette bicolore avec ses petites poches et le pull à capuche pour ma soeur que j’avais rallongé à sa demande (le pull pas ma soeur).

Tout était fini donc et tout me plaisait.

Et puis j’ai décidé de les laver. Et hop ! dans la machine avec en plus mes deux châles Day break et Camille, programme court à 20°, pas d’essorage, tout va bien.

Sauf qu’une lessive plus tard, tout ne va pas bien, tout va même très mal ! Ces oeuvres irremplaçables ressortent massacrées, feutrées. L’horreur totale ! Seuls rescapés : mon châle Camille, dont les couleurs ont quand même un peu pâli et la salopette bleue.

Passée la stupéfaction, l’empereur d’Orient se précipite sur internet et me trouve une recette avec du vinaigre d’alcool.

Je suis la recette à la lettre : trempage 1/2 heure dans un mélange  vinaigre, eau froide.

Mais il n’y a pas eu de miracle, le feutrage est resté.

Mais POURQUÔÔÂÂ ai-je mis ces lainages dans la machine !!!!!!

Pour les laver, vous allez me dire…

Je n’ai toujours pas compris ce qui s’est passé.

Le pull de ma soeur a complètement feutré – il a rétréci et est totalement importable, on dirait du carton – sauf les 8 cm du bas justement la partie rallongée par mes soins. Alors que c’est la même qualité de laine !

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La salopette bicolore était en laine mérino : elle ressort indemne.

Le Daybreak est à peine portable : rétréci, sans éclat et cartonné.

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La brassière Koigu s’en sort un peu mieux. Rétrécie d’une taille 12 mois à une taille un mois mais relativement souple donc portable. Enfin, exit quand même la subtilité du chiné…

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Il faut que je me fasse une raison, je viens de massacrer de jolis tricots, auxquels je tenais et dont certains étaient des cadeaux à offrir. Je voudrais avoir le pouvoir de remonter le temps…

Je m’en veux, je m’en veux…

Je pourrais écrire des litanies sur mes regrets de tout ce gâchis, mais je crois que je vais mieux utiliser mon temps pour tout refaire !

Et j’ai aussi cherché des explications.

1 L’essorage à 0, c’est à dire pas d’essorage du tout, n’est apparemment pas une bonne idée. Si j’en juge par ce que j’ai lu, il faut essorer la laine (gentiment, mais il faut l’essorer). Le trempage s’est sans doute trop prolongé.

2 Le programme choisi, même à 20° n’était pas adapté. Dans le programme laine d’une machine à laver, le tambour oscille mais ne tourne pas complètement. Mes tricots ont peut-être été trop « secoués ».

Je garde ce musée des horreurs pour me rappeler à la prudence.

Mais quand même, c’est dur…

Je cours sur internet pour racheter de la laine, ça va me remonter le moral.

À bientôt.