La Shetland Wool Week, c’est aussi la possibilité de participer à des ateliers avec des spécialistes.
Et donc une occasion unique d’apprendre des techniques ou de se perfectionner.
L’heure du premier atelier et du premier défi a sonné : » Steeking with Barbara Cheyne » : durée 3h
Me voilà confrontée à une technique que j’ai envie d’expérimenter depuis longtemps mais que j’appréhende : couper aux ciseaux dans un tricot !
Cette technique est très utilisée dans les tricots des pays du nord dont les modèles sont traditionnellement en jacquart : il s’agit de tricoter en rond un pull du bas jusqu’à l’encolure, ce qui permet de travailler toujours sur l’endroit et donc de suivre beaucoup plus facilement le dessin et de faire ensuite les ouvertures pour les emmanchures.
Cette ouverture se pratique dans des mailles supplémentaires ne faisant pas partie du modèle, et qu’on a pris soin de rajouter à l’endroit approprié, ces mailles sont appelées des steeks.
Avant de couper on sécurise le tricot en faisant deux coutures sur ces mailles et on coupe ensuite entre les deux. Et garanti, si c’est bien fait, ça ne bouge pas !
Bon, allons-y donc. Nous sommes trois élèves, deux anglophones et moi, ça commence bien… Mais Barbara Cheyne est charmante et très pédagogue. On n’a évidemment pas le temps de tricoter un pull jacquart en 3h, donc elle nous fait tricoter un petit rond en jacquard, une sorte de pull pour petite poupée, quoi ! On rajoute les steeks au milieu après les côtes.
Une fois le motif terminé, on rabat. Nous voilà donc avec un petit tube en jacquart…
La consolidation des steeks se fait au crochet – et non pas à la machine à coudre – comme cela se faisait traditionnellement aux Shetland, de part et d’autre du milieu des steeks. On relève un brin de maille sur le côté et on fait des mailles serrées en prenant à chaque fois le brin d’une maille steek : cela donne deux colonnes de mailles serrées de part et d’autre du centre. Le tricot est sécurisé.
Et ensuite, on prend les ciseaux et on coupe ! Et ça marche. Mon tricot tient, Alleluia, merci Barbara !
Il ne reste plus qu’à replier la bordure à l’intérieur et à fixer par une couture invisible vers l’intérieur.
Bon évidemment, sur les photos, ce n’est pas forcément très explicite mais je n’ai pas eu le temps de faire beaucoup de photos pendant l’atelier, le tricot c’est du boulot ! Mais, j’ai compris la technique.
Je crois que j’utiliserai plutôt la double couture à la machine à coudre, mais en refaisant un essai quand même. Restons prudent, c’est une nouveauté pour moi.
Cette technique est aussi utilisée pour les gilets, qu’on coupera donc non seulement pour les emmanchures mais aussi pour le devant en coupant sur toute la hauteur. Cela donne – si c’est bien fait – des bordures impeccables !
Pas de répit, le lendemain mardi, deuxième atelier : « Beyong basic brioche (2 colors) with Nancy Marchant ».
Nancy Marchant est la spécialiste incontestée du point de brioche, qu’on appelle aussi en français les côtes anglaises. Elle a écrit plusieurs livres sur le sujet et ses modèles en point de brioche bicolore sont superbes. Je connais le point, j’ai déjà tricoté le Meandering shawl de Stephen West (autre spécialiste de ce point) en deux couleurs, mais ne suis pas encore bien familiarisée avec cette technique, notamment pour les augmentations et les diminutions. Et quand l’occasion d’un atelier avec the « queen of brioche stitch » se présente, on ne la rate pas !
Nous sommes une vingtaine de personnes, là-aussi très majoritairement anglophones, pas de français à l’horizon. Bon, ce n’est pas grave, je commence à m’habituer. Et l’atelier est génial, Nancy Marchant est très sympathique et nous explique avec force gestes et détails la technique, passe autour de la table pour aider, conseiller, et nous montre quelques-uns de ses modèles, ils sont magnifiques !
Nous voilà partis à tricoter un petit échantillon en « basic brioche » 2 couleurs avec augmentations et diminutions.
J’ai bien choisi mes couleurs : une couleur sombre, de la Brooklyn Tweed Arbor coloris » Black fig » et une couleur plus claire et chinée de la Bien-Aimée « Driftwood Graffiti »
Voilà ce que ça donne en point de brioche.
Après quelques rangs tout droit pour se faire la main, on choisit un motif et on fait des augmentations et des diminutions qui ont pour effet d’incliner les côtes bicolores vers la gauche ou vers la droite pour créer de jolies ondulations.
Et Nancy a dédicacé le livre de ma collègue Carole, « Leafy Brioche ». Merci Nancy !
Atelier très chouette ! Je vous parle des suivants dans le prochain post, mais il faut que j’y aille, j’ai un gilet en point de brioche qui attend toujours sur mes aiguilles….