Se prendre une veste…

 

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Après le petit gilet shetlandais, j’ai terminé la veste Sarah Hatton extraite du livre « Le tricot c’est tendance : pour elle et lui » publié aux éditions de Saxe.

Parlons d’abord des choses qui fâchent : C’est la troisième fois que je tricote un modèle dans les livres de cette collection. De Saxe a publié un premier livre dans la même série avec des modèles d’Helga Isager dont j’ai déjà parlé dans cet article.

À chaque fois, j’ai rencontré des difficultés dans la réalisation, les explications étant très mal faites. Beaucoup  d’approximations, de manques de précisions. Exemple :  pour un motif de torsades,  on vous indique que « ces 8 rangs forment le point fantaisie de la manche » et ensuite on vous dit de répéter les 6 derniers rangs du point, puis les 7, puis les 8…

Ou encore, pour cette veste qui comporte devant deux points différents : un horizontal sur 8 rangs  et un vertical sur 12 rangs, les explications indiquent « tricoter encore 12 rangs en respectant l’ordre et la répétition des points », c’est commode… et c’est surtout faux si on suit cela à la lettre : le motif sur 8 rangs ne  se répète pas sur une série de 12 rangs.

Et en plus, la quantité de laine est calculée trop juste ; pour deux modèles sur trois tricotés dans ces ouvrages, j’ai manqué de laine.

C’est tout à fait dommage car les modèles sont jolis. Je ne sais pas si le problème vient de la traduction, mais manifestement, celle-ci n’a pas été faite par une tricoteuse…

La prochaine fois, je crois que j’achèterai l’édition originale en anglais.

J’ai encore deux modèles à tricoter dans ces ouvrages, j’espère que je ne vais pas trop galérer…

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J’ai donc terminé cette veste en Rowan Felted Tweed Aran, coloris Carbon.

 

 

 

La veste a une bordure  horizontale   en mailles croisées .

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Elle  ouvre devant par une torsade sur toute la hauteur en lieu et place de la bordure de boutonnage.

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Les manches sont torsadées en forme « nid d’abeille »

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Pas de difficultés particulières, si ce n’est que j’ai récrit une partie des explications pour pouvoir avancer facilement…

Et pour bloquer ma veste, j’ai utilisé pour la première fois le jumper board que le père Noël est allé chercher pour moi aux Shetland.

Il s’agit d’une armature en bois articulée sur laquelle les shetlandais bloquent leurs tricots en fair isle.

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La veste n’a pas de bouton, elle se porte ouverte.

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La torsade monte jusqu’au col qui forme un revers.

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Le dos est très simple,en jersey avec la même bordure fantaisie en bas que les devants.

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Et la Felted Tweed Aran de Rowan est bien chaude. En ces temps hivernaux, c’est bien !

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J’ai une autre veste de la même Sarah Hatton en projet avec des torsades. je vais m’y mettre rapidement pour avoir le temps de la porter avant que la belle saison arrive…

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Et pour finir, voici quelques découvertes faites lors d’escapades dans nos chères provinces.

j’ai acheté cette laine Lang en kit pour faire une écharpe dans une très jolie boutique de Clermont-Ferrand que je vous recommande : Mano la fabrique.

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C’est une boutique de décoration et d’artisanat qui propose de très jolis objets de création (des bijoux, des lampes,des accessoires de mode,etc.) et de la laine bien sûr. Les deux animatrices de la boutique sont des passionnées de création et proposent tout au long de l’année des ateliers.

L’accueil est très sympathique et les tentations nombreuses. Allez, tricoteurs de Clermont Ferrand ou de passage- tous à Mano la fabrique, 14 rue Boirot !

Et voici  la laine Ylle. Ylle est à la fois une boutique à Lyon et une marque d’accessoires réalisés à la main en laine recyclée à partir de fibres reconditionnées. J’ai acheté 3 pelotes avec lesquelles je vais me tricoter des accessoires.

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À bientôt.

J’ai coupé mon tricot !

Ce post fera date dans l’histoire de ce blog et de ma vie de tricoteuse : j’ai coupé mon tricot !

J’en avais envie depuis longtemps. Rassurez-vous, je n’ai pas fait une crise de rejet  et rêvé de massacrer tous mes travaux. Je voulais juste essayer la technique des steeks, et ça y est je me suis lancée grâce à la Shetland Wool Week.

J’ai donc tricoté mon premier gilet shetlandais selon les techniques et traditions de là-bas : tricot en rond avec steeks, yoke,  c’est à dire encolure en jacquard. Et j’y ai pris goût !

Voici Boreal constellations de Tanya Everard. Tricoté en Jamieson et Smith. avec 4 couleurs :

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J’ai dû faire un gros travail d’adaptation du modèle car il est réalisé en taille 8 ans et je le voulais en taille 2 ans. Il ne s’agissait pas seulement d’adapter les proportions, mais aussi le motif du yoke qui doit être complet et bien symétrique ; il a donc fallu refaire des calculs et définir un nombre de mailles qui soit compatible avec une taille 2 ans et la frise du yoke. Ouf !

Vous voyez ici entre les mailles de la bordure en bas, les 7 steeks qui sont des mailles supplémentaires dans lesquelles on coupera pour ouvrir le gilet. Elles se tricotent donc sur toute la hauteur en jersey dans le même fil que celui employé pour les mailles du gilet.

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On les voit mieux sur la partie jacquard entre les deux marqueurs.

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Le yoke est très représentatif des tricots shetlandais avec des motifs récurrents dans cette tradition : l’étoile et l’arbre stylisé. Je n’ai utilisé que 3 couleurs au lieu des 5 prévues sur le patron.

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Les bordures elles mêmes en point de riz et non en côtes sont caractéristiques. J’en ai vu beaucoup au musée de Lerwick et sur les patrons.

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Le modèle se tricote donc en rond jusqu’à l’emmanchure. Puis on joint les manches tricotées elles-aussi en rond et mises en attente. Et on continue en rond en tricotant le yoke. On laisse bien sûr des mailles du corps et de chacune des manches en attente sur les arrêts de mailles pour l’emmanchure.

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Et ensuite on prépare l’étape décisive : couper dans le tricot !!!! J’ai préparé le « terrain » en matérialisant avec d’autres fils les steeks sur lesquels je vais intervenir. Sur ce modèle il y a 7 steeks. Au centre, le steek dans lequel je couperai (d’où la nécessité d’avoir toujours un nombre impair de steeks). De chaque côté, les deux fils rouges marquent les limites entre  les steeks et le gilet.

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J’ai suivi la méthode apprise à l’atelier de la Shetland Wool Week, à savoir une consolidation au crochet. J’ai révisé la méthode sur le site de Kate Davies qui explique très bien – mais en anglais – la méthode. Je vais publier prochainement un tuto sur cette technique pour venir au secours des malheureuses tricoteuses françaises…

Je vous montre ci-dessous en photo comment j’ai fait. Mais ce sera plus explicite sur le tuto.

On fait une chaînette au crochet de part et d’autre du steek central à l’endroit . On crochète en prenant un brin du steek central et un brin de la maille de droite sur toute la hauteur . On fait de même dans l’autre sens de l’autre côté : les 2 brins du steek central se trouvent donc pris dans la chaînette. C’est entre ces deux brins qu’il faut couper.

Voici la première chainette de l’encolure jusqu’aux côtes.

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Puis la seconde, des côtes jusqu’à l’encolure.

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Ce qui donne ceci.

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Il faut couper entre ces deux lignes dans le fil horizontal.

Bon, je ne vous cache pas que j’ai vérifié 100 fois, j’ai pris et reposé mes ciseaux pour vérifier et finalement, j’ai coupé ! Et ça tient ! Formidable !

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Sur l’envers, on voit bien le renforcement en fil noir.

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Sur l’endroit cela fait une chaînette impeccable.

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On replie ensuite la bande de steeks de chaque côté jusqu’à la limite du fil rouge et on maintient par une couture manuelle. Il existe plusieurs méthodes pour « traiter » ces steeks qui ne doivent pas se voir. C’est prévu dans le tuto aussi !

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J’ai fait ensuite la bordure d’encolure de manière habituelle en relevant les mailles.

Le gilet est prêt pour les bordures de boutonnage. J’ai relevé des mailles de chaque côté tout du long comme d’habitude.

Avec la bande de steeks repliée vers l’intérieur, c’est beaucoup plus simple et plus net pour relever les mailles des  bordures de boutonnage.

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Et voilà le résultat  final.

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Le modèle est réussi. Je suis contente de mon premier tricot 100% shetlandais qui m’a donné du mal, mais ça valait la peine !

Après un lavage à la main et le blocage à plat, le gilet est impeccable et la laine s’est adoucie.

J’ai progressé dans mon apprentissage technique. Et j’ai très envie de recommencer. Ça tombe bien d’autres modèles shetlandais m’attendent avec la laine rapportée de là-bas…