My Fairisle

J’ai bien conscience que publier un billet sur un pull inspiré des Shetland alors qu’il fait – hélas ! – près de 30° dehors, c’est un peu de la provocation ! Mais que voulez-vous, l’agenda de la tricoteuse ne coïncide pas toujours avec la météo, surtout quand celle-ci nous apporte l’été avec près de deux mois d’avance.

Voici donc My Fairisle, une création inspirée des Shetland. Je tenais beaucoup à la création de ce modèle, mon voyage aux Shetland en 2017 ayant été un événement marquant de ma vie de tricoteuse et sans doute celui qui a emporté la décision de me lancer dans la création de modèles.

Le tricot fait parti de l’ADN des shetlandais et cet archipel est marqué dans son histoire, sa culture et son activité par l’élevage des moutons et le travail de la laine. Sur le récit de ce voyage, je vous renvoie aux billets publiés précédemment. Cette culture, toujours bien vivante aujourd’hui, m’a beaucoup impressionnée et j’ai découvert un univers de créativité qui m’a motivé pour la création de mon activité de designer.

My Fairisle est donc une sorte d’hommage aux Shetland ; j’y ai mis ce que j’ai compris et aimé de cette tradition, avec mon interprétation.

J’ai retenu le principe du pull jacquard en frises de motifs alternant deux couleurs : les moutons s’alignent entre des dessins géométriques.

J’ai choisi une laine non shetlandaise pour le réaliser : la qualité Laines paysannes produite dans l’Ariège ; c’est une belle laine de moutons des Pyrénées dont l’aspect et les couleurs proposées me semblaient bien correspondre à l’esprit du modèle. J’ai choisi deux couleurs qui me rappellent les terres shetlandaises : Grège et Burel, auxquelles j’ai ajouté le vert « Jade » de Madelinetosh pour égayer le tout !

Côté technique, j’ai aussi adopté celles en usage aux Shetland pour ce type d’ouvrages : le tricot circulaire et les steeks. Le tricot circulaire facilite le suivi du dessin puisqu’on tricote toujours sur l’endroit. La technique des steeks permet de continuer à tricoter en rond les parties qui devront être ouvertes ensuite (les emmanchures pour ce modèle). Pour plus de détail sur cette technique un peu délicate mais qui vaut vraiment le coup, je vous renvoie au billet publié en 2018 et au tuto vidéo que j’ai créé à ce sujet.

Les manches sont tricotées séparément en rond elles aussi, sauf la tête de manche tricotée à plat. On les coud ensuite sur les emmanchures une fois que celles-ci ont été ouvertes.

La technique des steeks ne vous inspire pas ? Qu’à cela ne tienne, je propose une option sans cette technique.

Et comme d’habitude le patron existe en anglais et en français.

Comme mes autres patrons et en attendant la création de mon site internet, vous retrouverez ce modèle sur mon compte Ravelry : Natalie Chautemps.

Bon tricot !

La guerre des moutons

Lithographies de mérinos devant les porches d’entrée, 1873 – Archives nationales

Les Archives nationales à Paris ont réalisé une très intéressante exposition intitulée La guerre des moutons qui raconte l’histoire du troupeau mérinos de Rambouillet, à l’origine de la création de la bergerie royale – devenue nationale.

Une exposition passionnante sur une aventure incroyable au cœur des enjeux politiques, économiques et scientifiques de la France et de ses voisins qui s’appuie sur les archives de Rambouillet, conservées depuis 2016 aux Archives nationales.

Plan de la ville de Rambouillet et de ses environs, [1784-1790] – Archives nationales

En 1786, quelques années avant la Révolution française, le roi Charles III d’Espagne fait « don » à son cousin Louis XVI d’un troupeau de moutons mérinos, race à la laine surfine, trésor de l’Espagne jalousement protégé. Le « cadeau » est stratégique car la laine est une ressource hautement prisée en Europe à l’heure de l’essor de l’industrie textile.

366 moutons mérinos accompagnés de 5 bergers prêtés par l’Espagne prennent la route en mai 1786 pour la France et arrivent à Rambouillet après un rude voyage de 5 mois. C’est la naissance de la bergerie royale dont le projet est d’assurer la « mérinisation » du cheptel français et la domination de l’industrie lainière française sur l’Europe : une ferme modèle en quelque sorte, pour la conservation et le développement de la race et la formation des bergers.

Échantillons de laine dans un rapport de Jallinfier, 1813 – Archives nationales

Après une acclimatation chaotique, le troupeau croit rapidement et dès les premières années, les toisons mérinos et des bêtes sur pied sont vendues à l’industrie textile et à de grands propriétaires. Grâce à la protection des membres de l’Académie des sciences, la bergerie de Rambouillet traverse les années de troubles intérieurs et extérieurs de la fin du XVIIIe, gardant – après quelques vicissitudes – son statut d’établissement royal puis national.

Outre le développement et la protection de la race et les ventes d’animaux et de toisons, la bergerie a également pour vocation d’améliorer les pratiques pastorales par la formation des bergers et des soigneurs, en collaboration avec les écoles vétérinaires de Lyon et Alfort.

Document Archives nationales

L’objectif de suprématie économique prend une nouvelle dimension avec la politique expansionniste de Napoléon ; la laine mérinos est une ressource majeure et tous les moyens sont bons pour s’assurer la captation des troupeaux espagnols : espionnage, extractions massives, confiscations, etc. Cette politique s’avèrera être un échec et l’Angleterre reste le maître européen de l’industrie lainière. Mais la mérinomanie est là et s’étend bien au-delà des grands propriétaires ; Joséphine joue à la bergère à la Malmaison avec des animaux issus de Rambouillet et les élites ont leurs propres troupeaux. Le réseau des bergeries se développe : Perpignan, Arles, Saint Genest (Puy de Dôme), etc.

Photographie du mérinos de Rambouillet n° 747 de la 136e génération, tirée des plaques de verre du fonds de la Bergerie nationale, [1922] – Archives nationales

Après la chute de l’Empire, la filière laine étant entre les mains de l’Angleterre et de l’Australie, la France se recentre sur une activité plus scientifique, celle de la reproduction à partir de béliers d’élite, actant une évolution qui se poursuivra jusqu’à nos jours, celle de la sélection génétique.

L’exposition est magistralement illustrée de photos et de gravures, de tableaux d’échantillons et de documents d’archives inédits :lettres, plans, mémoires,etc. Passionnant !

Tirage à partir de la plaque de cuivre n°629 (30 x 43,5 cm), recto – Archives nationales

Ringell

À l’occasion d’un KAL familial (« tricotons ensemble »), j’ai tricoté Ringell, un modèle de Trin Annelie. Le modèle me plaisait à plus d’un titre. Il est tricoté avec la marque De Rerum natura établie en France, dont j’apprécie la qualité et les valeurs. La laine Ulysse que j’ai déjà eu l’occasion de travailler dans une autre grosseur (Gilliatt) est un mélange de mérinos d’Arles et du Portugal, très doux et très agréable à tricoter ; la gamme colorée est très réussie.

Et le modèle bien sûr ! La forme est simple, décontractée. Les détails comme l’ouverture sur le côté ou les côtes dos et devant qui ne sont pas de la même hauteur m’ont plu. La technique me convenait aussi car c’est un pull sans couture qui se tricote en un seul morceau de haut en bas.

On tricote en rond en commençant par l’encolure ; mais comme elle est très large et que ça ne me convenait pas, j’ai choisi l’option montage provisoire des m sur un fil annexe, ce qui permet ensuite de les reprendre pour tricoter le col à sa convenance. cette option est prévue par le patron, ce qui est très bien !

Il y a des rangs raccourcis pour modeler l’encolure du dos et ensuite on tricote le yoke jacquard en répartissant des augmentations sur les rangs sans motif. Il faut être attentif à bien suivre la grille jacquard, mais rien de difficile.

Une fois le yoke terminé, on laisse de côté les mailles pour les manches et on termine le corps. On reprend ensuite les manches pour les tricoter de l’emmanchure vers le poignet.

Le seul bémol, c’est la quantité de laine qui est calculée un peu juste. Il m’en restait à peine de quoi faire un rang de plus, alors que j’ai tricoté un motif de moins car je trouvais le pull trop long. Si vous prévoyez de tricoter ce modèle, je vous conseille de prendre une pelote de plus pour la couleur principale.

Et effectivement, le pull est confortable et doux !

Une marque est née !

Ce post marque une étape importante pour ce blog ! Je suis très heureuse de vous annoncer la naissance de ma marque de design tricot : Natalie Chautemps Designs.

En voilà l’identité graphique. Le petit Mammouth est toujours là et prend un peu de galon…

Cela fait plusieurs années que j’ai l’envie de créer mes propres modèles, mon univers stylistique et de me lancer dans une démarche professionnelle. Voilà, j’y suis !

En sus de cette activité créative, j’ai envie de participer – à mon échelle bien sûr – aux initiatives actuelles de reconstruction d’une filière laine en France et de créer des modèles qui utilisent une laine produite – en France ou ailleurs – dans le respect de valeurs que je considère comme incontournables : la qualité et la beauté du matériau, la démarche éco-responsable des « producteurs » de laine, le bien-être animal, la valorisation de races de moutons à laine.

En poursuivant ma pratique amateur, j’ai commencé à construire ce projet professionnel en profitant des opportunités de mise en œuvre d’un plan individuel de formation. Je me suis formée au design mailles, au processus de création d’une collection, au modélisme, mais aussi à la création d’entreprise et à la stratégie de communication. Du sérieux, quoi !

Le processus n’est pas terminé, mais je commence à commercialiser mes modèles sur Ravelry : vous y trouverez mon profil de designer (que je dois encore « étoffer ») et deux modèles : le pull Prem’s et le châle Mosaïque.

Pull Prem’s

Châle Mosaïque

Je prévois aussi la création de mon site web, mais je travaille par ailleurs à temps plein et tout cela demande du temps !

Et je n’oublie pas les incontournables réseaux sociaux : retrouvez-moi sur Instagram et Pinterest.

Le blog Petit mammouth laineux m’accompagne dans cette aventure et je continuerai à y partager avec vous et enthousiasme ma vie de tricoteuse.

Je compte sur vous pour me suivre ! À bientôt…

Deliciosa

Quel joli nom pour un pull ! C’est ma dernière réalisation. Le modèle est de Norah Gaughan.

Le modèle est tricoté en Brooklyn Tweed Shelter, mais j’ai choisi un fil équivalent chez de Rerum natura, la qualité Gilliatt dans le coloris Bouleau.

J’aime beaucoup de choses dans ce pull ! Sa forme d’abord, courte et un peu ample, qu’on peut porter par dessus une tunique ou une robe, avec des manches basses et un peu serrées et le col rond.

Ses points ensuite : les bords côtes 2×2 assez hauts et ce magnifique point relief qui associe des mailles croisées et des côtes torses.

Le modèle se tricote en pièces et donc à plat. Pas de difficulté de réalisation particulière car la forme est simple : le pull est droit sans diminutions d’emmanchures. On tricote le dos et le devant séparément, puis on assemble les épaules et on relève des mailles pour tricoter les manches.

C’est là que pour le mien, j’ai un peu modifié le « process » en tricotant les manches en rond et non pas à plat ; je n’avais plus que les côtés à fermer.

La difficulté, c ‘est bien sûr le motif présent sur le dos et sur le devant. J’ai commencé par agrandir cette grille au photocopieur sinon, on s’arrache les yeux ! La grille se commence par un rang sur l’envers, ce qui n’est pas forcément le plus intuitif – pour moi du moins – car de fait, il faut commencer par tricoter en lisant la grille de gauche à droite. Et ensuite, on suit le schéma rang après rang.

Une fois le tricot terminé, j’ai procédé au lavage et au blocage et ensuite, j’ai relevé les mailles pour l’encolure.

Mais, à l’essayage, j’ai trouvé les manches trop longues. Heureusement ce fut facile à modifier, puisqu’elles avaient été tricotées du haut vers le bas. Il suffisait donc de détricoter les rangs en trop et ce fut rapide. Pour cette raison, les modèles tricotés du haut vers le bas sont facilement modifiables quant à leur hauteur ; on peut les rallonger ou les raccourcir aisément.

Deliciosa est un délice à porter ! La laine est douce et confortable et la couleur Bouleau met bien en valeur le motif.

Les photos ont été prises à la Fondation Louis-Vuitton à Paris dont le bâtiment est une création de l’architecte Franck Gehry.

Chaussettes

Cela faisait un moment que je voulais tricoter des chaussettes. J’ai des livres sur le sujet et j’ai dernièrement acheté le livre 52 weeks of socks qui réunit des modèles de différentes créateurs. J’attendais une conjonction de facteurs favorables : temps+ laine + opportunité. Avec Noël, le moment fut propice !

J’ai fouillé dans mes stocks de laine, sorti mes livres de tricot et ai choisi deux modèles que je vous présente aujourd’hui.

Voici Toivoharju d’Heidi Alander, une designer « spécialiste » des chaussettes.

J’aime beaucoup l’idée du motif enroulé autour de la jambe, mais je crois que la laine Katia que j’ai choisie pour ce modèle n’est pas la meilleure.

Elle est trop chinée et le motif n’est pas assez mis en valeur à mon goût. Bon, je crois que je recommencerai avec une laine unie.

J’ai trouvé le modèle intéressant à tricoter : le modèle se tricote en rond en commençant par la jambe ;on décale la grille du motif pour le faire tourner autour de la jambe. Et bien sûr, on inverse la torsion pour l’autre chaussette.

On tricote ensuite le talon, en laissant les mailles pour le dessus du pied en attente. On raccorde le dessus et le dessous de la chaussette pour tricoter le pied et on termine par la pointe.

Autre livre, autre style, j’ai tricoté un modèle choisi dans Magnificent mittens & socks d’Anna Zilboorg. Il s’agit de modèles avec de beaux motifs jacquard. Les mêmes motifs peuvent être déclinés pour des mitaines et pour des chaussettes.

J’ai pris des restes de laine et n’avais pas assez pour faire des chaussettes montantes, j’ai donc fait des socquettes. La technique employée le permettait car contrairement au modèle précédent, on commence par tricoter le pied, ce qui permet de choisir la hauteur de la chaussette sans avoir à tout défaire !

Il se tricote en commençant par le dessus de pied en jacquard qu’on laisse ensuite en attente ; puis, on tricote la semelle qu’on « raccroche » au dessus de pied en relevant des mailles.

Le talon se fait en rangs raccourcis puis en diminutions.

Et on termine en rond pour la jambe en reprenant le motif jacquard.

il faut faire attention à bien raccorder le motif, car la grille est commune aux mitaines et aux chaussettes. Ce n’est pas forcément très simple de suivre les explications, mais avec un peu d’habitude, on s’en sort !

La bordure est en i-cord, ce qui convient pour des socquettes, mais je ne suis pas convaincue de cette finition pour des chaussettes plus hautes. À tester peut-être ?

Et j’en ai profité pour utiliser des bloqueurs pour chaussettes ; c’est très utile, mais bien sûr il faut des bloqueurs à la bonne pointure. En général, ces bloqueurs sont déclinés en trois tailles : S, M et L.

Et l’objet ajouré de motifs est bien joli, non ?

Et voilà, deux paires de chaussettes , deux techniques ! Ça m’a bien plu. Je pense que je vais poursuivre l’expérience…

Bonne année à tous !

L’hiver est (presque) fini !

Enfin, on espère car on ne peut pas dire que les mois de mai, juin et juillet soient vraiment la « belle saison » attendue… Et pour le moment août n’est pas tellement meilleur…J’en profite pour vous présenter les accessoires tricotés au coin du poêle que je n’avais pas encore eu l’occasion de vous montrer.

Écharpe Mille colori

Tout l’effet de cette écharpe est dû à la laine Mille colori baby de chez Lang dont chaque pelote est multicolore. La laine est 100% merino, fine, légère et douce.J’ai utilisé trois nuances différentes pour tricoter cette écharpe.

On alterne deux rangs par coloris pour un effet contrasté plus marqué. Le point de chevrons s’obtient par un jeu d’augmentations et de diminutions.

Tricoté l’an dernier, voici Primavera cowl de Nancy Marchant, la reine du point de brioche ! Le modèle est extrait de son livre Leafy Brioche qui décline dans des motifs variés de feuilles des accessoires pour tenir chaud au cou.

J’ai réalisé ce modèle avec de la Madelinetosh merino light. J’avais déjà fait une version aux couleurs automnales et j’ai eu plaisir à recommencer ; j’aime beaucoup ce point à l’effet graphique très spectaculaire ; il donne également beaucoup de gonflant au tricot.

La contrepartie, c’est la difficulté du point. Il vaut mieux s’entraîner un peu avant aux côtes brioches bicolores pour pouvoir maîtriser la création des motifs. Je déconseille fortement ce type de tricot devant la télé, car il faut beaucoup de concentration ; les erreurs sont sans pitié, elles se voient !

Et pour terminer, ces mitaines avec rabat. C’est l’idéal pour utiliser de tout petits restes de laine et je ne me suis pas privée !

J’ai utilisé le modèle Tveir fingerless gloves d’Ella Gordon, modèle publié dans l’annual 2017 de la Shetland Wool Week auquel j’ai rajouté un rabat. J’ai relevé des mailles sur le dessus de la main, un rang ou deux en dessous des doigts ; ajouté le même nombre de mailles et tricoté en rond.

Pour former l’arrondi on diminue sur plusieurs rangs et on rabat les mailles restantes.

Bon, j’arrête avec l’hiver…

Astragal

Publié dans la revue Pom-Pom (numéro 30 automne 2019), Astragal est un modèle de la designer Ainur Berkimbayeva.

J’ai choisi une laine de mon stock, trouvée dans les profondeurs : il s’agit de la Phildar Galactic, coloris Grenat, achetée il y a … longtemps ! La laine étant beaucoup plus fine que celle du modèle, j’ai été particulièrement vigilante à la réalisation de mon échantillon et au calcul du nombre de mailles et de rangs pour choisir la taille adéquate.

Pour réussir son tricot, surtout quand on choisit une laine différente, cette étape de l’échantillon est indispensable. Cela suppose aussi de prendre le temps de laver et de bloquer cet échantillon.

Le modèle se tricote en une seule pièce et se commence par le haut ; c’est la seule difficulté du modèle car il faut à la fois tricoter des côtes torses et faire des rangs raccourcis qui permettent d’avoir une encolure dos plus haute que celle du devant.

La technique des rangs raccourcis consiste à tricoter des rangs sur un nombre restreint de mailles ; quand on tricote en rond, cela induit qu’on travaille alors en allers-retours et il faut rester concentré pour bien suivre les explications (à quel moment s’arrêter et tourner le tricot) et ne pas … perdre le fil !

Et une fois cette difficulté passée, on suit la grille pour le motif et tout le reste se tricote en jersey envers.

Le patron requiert aussi une vingtaine d’anneaux marqueurs ; j’en ai toute une jolie panoplie que j’étais contente d’utiliser.

On laisse les mailles de côté pour les emmanchures et on termine le corps du pull.

Et ensuite, on reprend chaque manche qu’on tricote de l’emmanchure au poignet ; le poignet reprend le motif de côtes torses. Pour tricoter les manches en rond, j’ai utilisé la technique du « magic loop » qui permet de tricoter un petit nombre de mailles en rond, sans avoir à utiliser un tout petit câble difficile à manier ou des aiguilles double pointe.

J’aime l’élégante simplicité de ce pull et son motif de gouttes. Les côtes torses en dégradé du bas et des poignets sont également une belle finition. La qualité Galactic se révèle douce à porter et pas trop chaude.

Astragal est idéal pour les étés pourris ! Vous savez, les tricots qu’on apprécie quand le pull d’hiver est au fond de l’armoire et…. les débardeurs aussi !!!!

Saines lectures

Petit intermède bibliographique avant de vous présenter d’autres réalisations.

Je suis une fan des livres et revues de tricot de toutes sortes : modèles, points, traditions, techniques.

J’adore les savoir là dans ma bibliothèque comme des amis fidèles que je peux consulter ; je les feuillète souvent pour le plaisir, sans but particulier, simplement pour voir de belles choses, remarquer un détail, exercer mon œil sur les matières, les couleurs et leurs assemblages, découvrir de nouvelles techniques. Le sujet est tellement riche et inépuisable ! Et bien sûr, il m’arrive de tricoter les modèles qui y sont présentés.

Voici une petite sélection de mes lectures du moment :

Le magazine PomPom est un trimestriel édité à Londres. Chaque numéro a une thématique et propose une dizaine de modèles de créateurs (et les patrons) avec en complément une recette et un ou deux articles autour de la thématique. Les designers font l’objet d’une petite notice. Ainsi le numéro 37 de cet été a t-il pour thème les oiseaux : les modèles s’en inspirent dans leurs formes et/ou leurs couleurs, et sont complétés par la recette d’un « pain plume », l’interview de la designer Solène le Roux et un tuto. C’est en anglais bien sûr !

J’apprécie l’optimisme et la joie de vivre qui se dégage de cette revue : les mannequins qui présentent les modèles sont souriants, vivants et ont des mensurations très variables (on est loin des « porte-manteaux » tristes des magazines dits féminins !). Les modèles témoignent aussi d’une belle et très riche créativité.

Dans la même démarche, mais un esprit un peu différent, j’aime beaucoup Laine magazine, édité en Finlande et spécialisé dans le tricot nordique. Là aussi de superbes modèles auxquels s’ajoutent présentations de designers, bibliographie, recette, présentation d’une ville avec de bonnes adresses, articles sur la filière laine, etc. Les photos sont magnifiques et le format généreux ; c’est une très belle revue ! Le pull Risttee que j’ai présenté dans un précédent article vient de ce magazine. Laine publie aussi des livres, notamment « 52 weeks of socks » pour lequel j’ai craqué !

Et j’ai aussi une belle collection de répertoires de points (jacquard, torsades, etc.), d’ouvrages sur des traditions de tricot locales (shetlandaise, lettone, nordique)…

Et des livres de designers (Kate Davies, Marie Wallin, Nancy Marchant,etc) dont j’aime les univers.

Autant de lectures qui m’occupent quand il fait trop chaud pour tricoter !

Heartstrings Crop

C’est la saison des KAL ! J’ai réalisé Hearstrings Crop à l’occasion d’un KAL lancé par sa designer : Andrea Mowry. J’aime beaucoup ses modèles et j’ai plusieurs patrons dans ma bibliothèque sans avoir encore « osé » les tricoter. C’est chose faite avec Heartstrings Crop et je ne le regrette pas !

Le modèle se tricote dans la qualité Le petit Lambswool de Biches et Bûches. J’ai utilisé la couleur Turquoise pour le fond et des restes de laine pour les motifs car il en faut très peu. Modèle simple et très agréable à tricoter. Les explications sont claires et sans difficulté. Le seul point délicat du modèle ce sont les mailles à relever autour des emmanchures pour faire les manches (qui se tricotent de haut en bas).

J’ai modifié le col que j’ai fait plus serré, car je n’aime pas les cols bateau.

Techniquement le pull se tricote en un seul morceau : on commence par le bas. Comme dans le Into the woods, il y a un montage tubulaire pour les côtes et c’est vraiment une technique très bien pour donner de la souplesse et de l’élégance à la bordure. J’y suis habituée maintenant et je l’apprécie beaucoup. Sur l’article du Into the woods, vous trouverez les liens vers les vidéos de cette technique pour monter et rabattre les mailles.

Ce que j’aime dans ce modèle ? Tous les petits détails qui font son originalité ! La fente dans la bordure des côtes devant et dans le dos…

Les côtes des épaules et du col…

Les lignes de petits motifs dans des couleurs vives qui descendent sur les bras.

Ce modèle m’a permis d’utiliser de la laine de mon stock ; les motifs sont réalisés en Bien Aimée Merino single coloris Winterfell (le bleu foncé), La Fée Fil Mérinos SW Fingering coloris Hémoglobule (le rouge) et Madelinetosh Merino light coloris Woodstock (le marron) et Liquid Gold (le jaune).

Un peu sèche comme toutes les laines « rustiques », la Petit Lambswool se révèle très douce et très agréable à porter une fois lavée (à la main).

Il ne me reste plus qu’à trouver la jolie tunique par dessus laquelle je pourrai porter mon Heartstrings Crop !